Interviews de Asian Kung-Fu Generation

The Memories -2003-

Asian Kung-Fu Generation

The Memories : Chronologie et rétrospective des 10 dernières années 2003, année mémorable, l’année de notre Première. Discussion autours des souvenirs de cette année là (2003) : la rencontre avec le président et d’un responsable de département d’une maison de disque, en commençant par le concert en tête d’affiche (One Man Live), puis avec la rencontre du groupe Straightener lors d’une tournée.

The Memories : Grande Première !? Vous vous êtes fait avoir ?

Takahiro Yamada : Cette année, ma première pensée concernant cette rétrospective, c’est peut-être notre premier concert en tête d’affiche.

Kiyoshi Ijichi : Cette année, dans tous les cas, c’était aussi les nombreux concerts que nous avons fait.

Takahiro Yamada : La première fois que j’ai vu cette chronologie, je n’avais plus le souvenir qu’on en avait fait autant.

Kita Kensuke : Nos débuts en 2003 ; pour être honnête avec vous, c’était aussi beaucoup de petits boulots jusqu’à la fin mars.

Takahiro Yamada : Oui, c’est vrai. Mais, quand la date de notre Première a été fixée, nous subissions une grosse pression. Le genre de pression qui nous demandait d’arrêter de travailler. Je me souviens du rapprochement de l’échéance de notre Première (rires). Nous étions un peu anxieux mais à cette époque, nous n’avions pas d’argent (rires).

Kiyoshi Ijichi : Diplômé de l’université, j’ai été embauché dans une entreprise mais pour pouvoir faire de la musique professionnellement, j’ai dû démissionner. Mais il fallait tout de même faire des petits boulots. On pensait qu’on pouvait faire de petits boulots en plus sans problème car nous n’étions pas aussi occupés en fin de compte. Et puis, même avec tous ces concerts, il nous restait des nuits où l’on pouvait répéter dans un studio local (Machistudio) et d’autres pour gagner de l’argent. Ainsi, nous n’avions pas de raisons pour arrêter nos petits boulots. On pensait qu’on pouvait continuer à vivre ainsi. Et puis finalement, en rééditant et en faisant de la promotion, on a été subitement très occupés.

Takahiro Yamada : Tout à fait, nous étions de plus en plus occupés et j’ai dû arrêter mon boulot ; je n’ai même pas pu aller à mon pot de départ (rires). Pour pouvoir suivre mon emploi du temps, je faisais des plans pour me faire remplacer par mes collègues de boulot.

Kita Kensuke : On allait même à des rencontres sans Yama-chan et lui-même n’allant pas à son propre pot de départ, cela montre bien à quel point on était occupés.

Kiyoshi Ijichi : Avant que la date de notre Première soit fixée, nous avons déjeuné avec le staff de Ki-oon. Et on se demandait si c’était une bonne chose de travailler avec eux car ils avaient l’air strict. On avait le sentiment de s’être fait avoir (rires).

Takahiro Yamada : Ha oui, il y a eu ce déjeuner avec le président actuel et le directeur du département de l’époque.

Kiyoshi Ijichi : Oui oui, le directeur du département de l’époque, monsieur Shiroi. Il a été ensuite tout le temps le directeur artistique d’AJIKAN.

Takahiro Yamada : Et ce restaurant était un bar dans un sous-sol.

Kiyoshi Ijichi : Aaah, c’était louche. Le visage du président et du directeur aussi (rires).

Takahiro Yamada : C’était louche, une ambiance de type extorsion. De toute façon, nous ne pouvions pas savoir dans quoi nous allions embarquer suite à cette rencontre.

Kiyoshi Ijichi : C’était après un concert, n’est-ce pas ? Il était où déjà ?

Takahiro Yamada : Euh, c’était peut-être après le CYCLONE à Shibuya ?

Kiyoshi Ijichi : Mais oui ! C’était en 2002 après le CYCLONE à Shibuya.

Takahiro Yamada : Quand on a eu envie de rentrer, ils ont dit « Venez avec nous par là » et on s’est retrouvés en un rien de temps dans le bar au sous-sol. Et ils nous ont donné leur carte professionnelle Ki-oon.

Kita Kensuke : Et moi, j'ai suivi Gotch et Yama-chan, en qui j’avais toute confiance, sans trop réfléchir et trop comprendre. Je pense que c’est pour ces raisons que je ne pouvais pas imaginer que cela allait être le commencement de notre carrière.

Takahiro Yamada : Oui, moi non plus, je n’avais pas la sensation, ni le sentiment que c’était pour notre Première. « Ça y est ! Ouais ! ». Je ne l’ai ressenti à aucun moment.

Kensuke Kita : Même les collaborateurs de Ki-oon avaient des visages sérieux, ils n’étaient pas souriants du tout.

Takahiro Yamada : Ils sont venus discuter du concert qu’ils ont vu, parler avec nous et décider si d’ici un mois, on pouvait signer un contrat.

Kita Kensuke : Dans ce bar, je ne me souviens pas avoir eu uniquement une discussion professionnelle, c’était après le concert (rires).

Takahiro Yamada : Je crois me souvenir que le président de Ki-oon, M. Nakayama qui vient de Yokohama, en nous écoutant discuter, s’est enflammé. Après, je me souviens aussi qu’il avait beaucoup apprécié Houkai Amplifier, ainsi que les collaborateurs de Ki-oon n’arrivaient pas à nous cataloguer, quel type d’artiste nous étions, de quelle mouvance.

Kensuke Kita : Fondamentalement, c’est comme lorsqu’on rencontre pour la première fois un adulte, on ne l’oublie jamais (jamais). Ce fut identique à notre rencontre avec Monsieur Ogawa (notre ancien manager d’avant notre Première), l’aspect louche en moins (rires).

Takahiro Yamada : Depuis toujours, Ken-Chan se tient toujours prêt pour tout ce qui concerne le groupe, mais là il n’était pas tout à fait convaincu.

Kensuke Kita : Oui c’est vrai, mais lors de la rencontre avec le président de Ki-oon, c’était juste après le concert, je ne comprenais sûrement que la moitié de ce qui se passait. Mais comme ils étaient des inconnus qui nous ont invité, je me suis refermé comme un coquillage (rires).

Kiyoshi Ijichi : Ken-Chan regardait le sol pendant très longtemps.

Kita Kensuke : Mais parler de Yokohama m’a enflammé (rires). Cette année, la première pensée qui me vient à l’esprit est qu’avec Yama-Chan, nous étions impressionnés à l’idée de faire notre premier concert en tête d’affiche. C’était en mai au SHELTER. Suite à notre Première, il n’y a plus eu de nouveau groupe en tête d’affiche là-bas.

Takahiro Yamada : Même si c’était une première en tête d’affiche, le titre de notre concert n’était pas affiché.

Kita Kensuke : Oui, au SHELTER on entre à tout moment, le midi comme le nuit, c’est un très grand Live House. Mais on s’était tous mis d’accord pour aller y jouer pour notre première.

Kiyoshi Ijichi : Il y avait plein d’autres possibilités de Live House mais le SHELTER était le mieux à nos yeux.

Kita Kensuke : Et puis, par la suite, à chaque tournée, nous commencions systématiquement par le SHELTER.

Kiyoshi Ijichi : Juste après notre Première au SHELTER, c’était la sortie de notre premier album Kimi Tsunagi Five M.

Takahiro Yamada : Et donc, il a fallu faire une performance musicale lors de la chanson Kimi Tsunagi.

Kensuke Kita : En toute fin, il y a eu un double rappel et nous avons décidé de chanter une chanson qui n’avait pas encore de titre : No Name. J’ai eu le sentiment que Yama-Chan a un tout petit peu pleuré. Notre premier concert en tête d’affiche, il a été débordé par ses émotions (rires).

Takahiro Yamada : C’était toujours mieux que de ne rien laisser paraître (rires). Et puis j’avais une crainte que le concert ne soit pas complet.

Kita Kensuke : C’était des ventes sur place en plus, nous étions super contents.

Kiyoshi Ijichi : Je me souviens parfaitement du concert du 4 mai au Shibuya BOXX.

Kita Kensuke : Le timbre de la voix de Gotch était mauvais, non ? Au point qu’on se demandait s’il allait pouvoir émettre un son ou non.

Kiyoshi Ijichi : Oui sûrement. 2 jours avant le concert, Gotch en devenait fou. Et pourtant, tous les jours, il se reposait, il protégeait sa gorge. Et il disait que pour le prochain concert, il n’aurait plus de voix. Et pourtant, ce concert là était très important et M. Ogawa s’agitait beaucoup.

Kita Kensuke : (rires) Ce concert devenait de plus en plus émotionnel, il a dû mettre ces sentiments en sourdine (rires).

Takahiro Yamada : A la fin du concert, je crois me souvenir qu’on s’est fait gronder par M. Ogawa.

Kiyoshio Ijichi : C’est la première fois qu’on s’est fait vraiment gronder. Personnellement, en y repensant, c’était un concert très intense. Notre premier concert en tête d’affiche aussi m’a profondément ému. Grâce à cela, j’ai le sentiment que nous sommes devenus un groupe reconnu.

Kita Kensuke : En automne, nous avons participé, entre autres, avec le groupe Straightener au NANA IRO ELECTRIC TOUR.

Kiyoshi Ijichi : Ca a été vraiment génial, nous avions pris des photos avec Straightener, c’était à Shibuya ?

Kita Kensuke : Oui, dans le tunnel, en dehors du tunnel etc.

Kiyoshi Ijichi : Straightener, combien de CDs ont-il sorti ? Ils étaient toujours au top. Ils étaient plus jeunes que nous mais on voulait suivre leur parcours et réussir comme eux.

Kita Kensuke : Je pensais : « Ouahh, les Straightener !! ». Nous étions ensemble dans les salles de Shibuya, mais jamais nous n’avions parlé sérieusement avec eux à cette époque. En 2002, avant notre Première, au concert d’Oomiya Heart, nous avons enfin vraiment discuté ensemble. Et puis en novembre, notre premier album Kimi Tsunagi Five M est sorti. Nous avons fait beaucoup de promotion pour ce premier album, jusqu’en été. A nous quatre, nous avons fait beaucoup des déplacements.

Kiyoshi Ijichi : Moi, je détestais faire de la promotion (rires). En décembre, nous avons fais un concert en tête d’affiche au LIQUIDROOM.

Kita Kensuke : Cette année, nous avons fait trois têtes d’affiches, le SHELTER, le QUATTRO et le LIQUIDROOM.

Kiyoshi Ijichi : 2003, c’est ainsi que nous nous en souvenons et nous en gardons plein de souvenir. Cette année était une année très importante.

Remerciements : Julien Ti pour la traduction.

À propos de Asian Kung-Fu Generation

Leur simplicité et leur naturel font qu'Asian Kung-Fu Generation se démarque des autres groupes japonais. Ils n'apparaissent que rarement à la télévision et sont plus concentrés sur leur travaux que sur leur image. Depuis la catastrophe nucléaire de Fukushima, Asian Kung-Fu Generation est engagé pour l’arrêt total des centrales nucléaires. Malgré un contrat passé avec Ki/oon Records (Sony), les enregistrements d'Asian Kung-Fu Generation sont financés par eux seul, ce qui leur permet d'être musicalement indépendant vis à vis du label.


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